Mon Histoire
Je suis arrivée en France en tant que Fille au pair à l’âge de 27 ans, j’ai quitté mon travail de psychologue chargée de Recrutement à Cali en Colombie, j’ai laissé ma famille et mes amis derrière moi , car j’ai toujours ressenti l’appel intérieur de la découverte de moi-même à travers le voyage , quitter le pays (j’avais déjà une expérience antérieure d’être allée aux États-Unis pendant un an). Je suis arrivée avec mes études et mes diplômes de français obtenus à l’Alliance française, cependant, la langue académique c’est une chose et la langue de la vie quotidienne est une autre, mon premier défi aura été de comprendre et me faire comprendre des autres. Puis toute l’adaptation psychologique, les chocs culturels initiaux qu’on vit en tant qu’immigrée vous invitent à vous débarrasser de vos préjugés, schémas mentaux rigides pour embrasser l’altérité. La première année dans un pays étranger est une année d’adaptation complète, et implique de nombreux défis, après mon séjour en tant que fille au pair, j’ai été admise à un master en psychologie sociale et du travail à l’Université de Nantes, qui constituait déjà ma porte d’entrée pour rester pour une durée indéterminée dans ce pays.
Selon les archétypes de la psychologie jungienne, partir de chez soi est souvent un acte héroïque dans l’archétype inconscient du voyageur. Ce héros qui vit en nous, nous conduit à la réalisation de nous-même.
Même si les migrations font une partie fondamentale du monde d’aujourd’hui, quitter le pays d’origine est une sorte de trahison de certaines attentes que les autres avaient à votre sujet. En partant vous brisez les schémas transgénérationnels, les attentes que votre famille a à votre sujet, même si cela n’est pas expressément dit en ces termes.
Il aura toujours quelqu’un qui espère secrètement que vous ne partirez pas car l’incertitude de la vie rend votre retour quelque peu diffus dans le temps et ici les bons vœux se mêlent aux attachements, chaque fois que vous partez, vous quittez votre monde, votre zone de confort connue, votre langue maternelle .
La même année de mon arrivée en France j’ai eu l’occasion d’aller au Museo del Novecento de Milan et là j’ai pu apprécier deux tableaux «ceux qui restent» et «ceux qui partent» de la collection «états d’esprit» de Umberto Boccioni qu’ils essaient de décrire à travers des coups de pinceau les états psychologiques de ceux qui restent et de ceux qui laissent tout derrière parce qu’à leur retour, ils ne seront plus jamais les mêmes.
Umberto Boccioni. 1882-1916. Milan
Etat d’esprit ceux qui partent 1911.
Milan Museo del Novecento.
Dans le contexte académique, l’enjeu est d’affirmer les études, le parcours professionnel qu’on a déjà dans un pays d’origine, car, bien que vous soyez conscient que lorsque vous vous installez dans un nouveau pays, vous devez repartir de zéro, aussi le fait d’affirmer son chemin et son parcours, c’est préserver son identité d’un point de vue psychologique. J’ai terminé mon master en 2016, trouver un travail de manière stable ici en France dans mon domaine de compétence, n’a pas du tout été facile, les périodes de chômage et d’incertitude m’ont conduit non seulement à chercher des réponses à l’intérieur de moi mais aussi à continuer a me former (je suis également spécialiste en psychologie familiale systémique) et vouloir entreprendre.
Pour cette raison, depuis 2019 je suis une psychologue libérale , j’ai appelé mon projet « Psi empoderamiento » qu’on pourrait traduire en français par responsabilisation, maitrise ou pouvoir sur soi même au niveau psychologique, car je pense que tous les êtres humains ont un pouvoir infini pour transformer leurs propres vies et leurs circonstances ou au moins leur attitudes à leur égard, je propose des consultations en ligne et le samedi dans mon cabinet au sein de l’association «Le 45 du bien-être» en espagnol et en français, j’interviens dans des cas de situations de souffrance au travail: burn out, harcèlement au travail, reconversion mais aussi sur des questions relationnelles: problèmes relationnels, crise et relations familiales, deuil migratoire, j’aborde également certains problèmes de santé avec le biomagnétisme et la psychosomatique clinique.
Tout cela dans une approche familiale systémique et écoféministe. J’ai encore des défis à relever ici en France, l’adaptation et l’intégration à un nouveau pays est un processus continu ainsi que le deuil migratoire. Ce deuil est diffèrent aux autres car il se prolonge indéfiniment dans le temps puisqu’il repose sur une «perte ambiguë» de son pays d’origine , étant donné que tout ce que cela implique est toujours là, votre famille vos amis, vous ne les avez pas perdus dans tous les sens du terme, mais vous savez que lorsque vous reviendrez rien ne sera pareil, que dans une certaine mesure tout aura changé, que vous-même vous n’êtes pas, et vous ne serez plus non plus la même personne qui a pris l’avion ce jour-là . Pour moi l’expérience d’émigrer est en fait un voyage vers la découverte de soi.
MI HISTORIA
Historia de una mujer migrante
Mi nombre es Sonia García soy psicóloga colombiana , llegué a Francia a finales de agosto del 2012.
Irse de casa es muchas veces un acto heroico, en el arquetipo inconsciente del viajero dentro de los arquetipos de la psicología junguiana, ese héroe que vive en nosotros nos impulsa a la realización de sí mismos.
Incluso cuando las migraciones han sido parte fundamental del mundo actual, de alguna forma viajar es una especie de traición a ciertas expectativas que tenían los demás sobre ti, rompes patrones transgeneracionales, expectativas que tiene tu familia sobre ti, a pesar de que no se diga expresamente en esos términos siempre habrá alguien que espera secretamente que no te vayas porque la incertidumbre de la vida hace que tu regreso sea algo difuso en el tiempo. Aquí se mezclan los buenos deseos con los apegos, siempre que te vas, dejas tu mundo, tu zona conocida de confort, tu lengua materna, tus amigos.
El mismo año que llegué a Francia tuve la oportunidad de ir al Museo del Novecento en Milán y allí pude apreciar dos pinturas “los que se quedan y los que se van” de la colección “estados de la mente “de Umberto Boccioni que intentan describir a través de pinceladas los estados psicológicos de quienes se quedan y quienes se van dejando todo atrás porque cuando regresen jamás volverán a ser los mismos.
Llegue a Francia como Fille Au pair a los 27 años, deje mi trabajo de Psicóloga de selección de personal en Cali (Colombia), deje atrás familia y amistades, porque siempre sentí el llamado interior de mi descubrirme mediante un viaje, del irme del país (ya tenía una experiencia previa de habitar por un año en Estados Unidos). Llegue con mis estudios y mis diplomas de francés de la alianza francesa, sin embargo, una cosa es el idioma de academia y otra cosa es el idioma de la vida diaria, ese fue mi primer reto: entender y hacerme comprender.
Luego, toda la adaptación psicológica, los choques culturales iniciales que vives como inmigrante te invitan a deshacerte de tus prejuicios -esquemas mentales rígidos- para abrazar la otredad. El primer año en un país extranjero es de completa adaptación, e implica muchos desafíos, luego de mi estadía como “fille au pair”, fui admitida para hacer un máster en Psicología Social y del Trabajo en la Universidad de Nantes, lo cual ya era una puerta de entrada para quedarme por un tiempo indeterminado.
En el contexto académico el reto es hacer valer tus estudios, el recorrido profesional que ya tienes en tu país de origen, puesto que, aunque eres consciente que cuando te instalas en un nuevo país tienes que empezar desde cero, también el hecho de hacer valer tu camino y tu recorrido se traduce desde un punto de vista psicológico en la preservación de tu identidad.
Termine mi máster en 2016, el emplearme de manera estable aquí en Francia en mi profesión no ha sido nada fácil, periodos de desempleo e incertidumbre me han llevado a buscar dentro de mí misma respuestas, a seguirme formando (Soy también especialista en Psicología Familiar sistémica) y además, a querer emprender.
Por esta razón desde 2019 soy psicóloga independiente, mi proyecto lo he llamado Psi-empoderamiento, porque pienso que todos los seres humanos tenemos un infinito poder de transformación de nuestra propia vida y nuestras circunstancias, o por lo menos de nuestra actitud ante ellas.